Parler de sexe sur Justeunedose.fr aurait du être une évidence.
Longtemps que cela me triturait (AHEUM) l’esprit et j’ai décidé de confier cette nouvelle rubrique à Josiane, sorte d’alter-ego sympathique qui pourra s’appuyer sur l’expérience de son âge.
Josiane a ses propres stickers à son effigie et je l’ADORE.

 

Entre les anti-porno, les amatrices de porno « seulement féministe » ou celles qui ne jurent que par le porno pour femmes, j’avais envie d’évoquer un peu le sujet et de remettre les points sur les G (BOUM, MIC DROP).

Tout particulièrement sur la notion de Porno Féministe Versus Porno pour Femmes. Car selon moi, et contrairement à ce que pourrait suggérer la proximité des termes, nous parlons de choses complètement différentes.

 

Le porno pour femme : comme pour les rasoirs, on touche au marketing genré

Sérieusement, entre nous : ça vous plait d’être ENCORE mises dans des cases ?  Le porno féminin, c’est Dorcel qui propose Dorcelle, un site internet dédié qui ressemble à un ersatz de magasine fémimin présentant actu, shopping et sélection de film pornos qui devraient plaire à ses dames.
Penser qu’il y a un porno pour femme, c’est penser que notre groupe complètement hétéroclite serait capable de se faire plaisir sur les mêmes images et les mêmes scénars. Et quand on regarde les sélections proposées, c’est aussi garder les mêmes vieilles idées reçues qui placent le désir des femmes comme intrinsèquement lié à leurs sentiments et qui permet encore de réutiliser les vieux pots archaïques que l’on nous abreuve depuis notre adolescence : les filles ont besoin d’amour, le plaisir n’est pas possible sans sentiment etc, etc, vous connaissez la musique.

Loin de moi l’idée de nier cela : mais comment peut-on penser qu’il pourrait exister un porno pour les femmes si ce n’est en réduisant encore une fois les femmes en un groupe homogène ? Hérésie : les femmes aussi recherchent leur tag parfait, et il peut être aussi crade* que celui recherché par le voisin du dessous.

(* ceci n’est pas un jugement de valeur : chacun fait ce qu’il veut tant que l’on oblige pas son voisin à faire de même)

 

Le porno : oui il peut être féministe, s’il permet l’empowerment au féminin

En revanche, le porno « féminin » est à ne pas confondre avec le porno féministe. Selon moi, un porno serait féministe s’il permet la prise de pouvoir/ l’empowerment pour les femmes. Tout particulièrement lorsqu’il place l’actrice au centre du récit et son plaisir en même temps. Lorsque l’on est sur et certain que les actrices ont été respectées, bien payées, chouchoutées, prises au sérieux. Ou encore, le porno peut être féministe s’il est porté par une femme qui en réécrit les contours pour proposer un récit différent. Et si les hommes sont aussi invités à le regarder !

Une alternative qui n’est aujourd’hui plus marginale (en témoigne Erika Lust, qui reste la réalisatrice la plus visible de ce mouvement) mais qui malheureusement subit encore les raccourcis faciles que l’on connait bien (raccourcis qui s’appliquent aussi aux travailleuses du sexe et parfois même aux artistes) : il ne serait pas possible d’être féministe en se sexualisant.  Ah bon ?

Pour eux, je ne peux rien.

Pour les autres, tachez de ne pas vous laisser réduire encore une fois en un groupe homogène qui n’existe pas : les femmes sont bien plus riches que cela.

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