[MAJ Festival Lyon BD en fin d’article]
Je n’étais pas partie pour vous parler de Michel Rabagliati et de ses livres Paul.
En réalité, je ne voulais pas vous en parler du tout : je n’ai lu que deux de ses ouvrages, pas même son dernier et il est déjà sorti il y a quelques mois. Certes, ce monsieur s’inscrit dans l’Actualité du mois de janvier en étant nominé au festival d’Angoulême dans la catégorie jeunesse mais ce n’est pas de cela dont je voulais parler.

Encore une fois dans mes lectures, mon décalage dans le temps est réel. D’ailleurs, tout le monde connaît les albums Paul et je croise les doigts pour qu’il existe encore quelques individus qui ne les aient pas lus, sinon cette critique sous forme d’apologie lovesque n’aura strictement aucun sens.

Parce que je me sentais en retard (et que Pénélope Bagieu m’avait convaincue ) je suis allée emprunter l’un des albums de Michel Rabagliati à la bibliothèque. En fait deux. Je ne fais jamais ça (parce que si tout le monde emprunte 2 bouquins du même auteur, ça arrange pas les personnes qui voulaient le lire, et où ira donc le monde ma p’tite dame je vous le demande hein) ; en réalité, je suis excessivement philanthrope, sauf dans les supermarchés mais là, c’est une autre histoire.
Dans ce cas très précis, il n’y a eu que très peu de réflexion de ma part. Tous les autres albums étaient empruntés, voire même réservés et ce jusqu’à mi-février. Devant moi, Paul en appartement et Paul à la pêche, des albums qui ne se suivent pas mais qu’importe, je tente le coup.

Une grande tendresse pour les traits de l’auteur déboule immédiatement. Nous suivons la vie de Paul, l’alter-ego de Michel Rabagliati. Et quand tu sais qu’il nous raconte sa vie, ça rajoute une louche dans le côté pathos et attachant. Dans Paul en appartement, une photo d’une scène illustrée précédemment dans l’album apportera la preuve de la véracité de l’histoire. Et te fera sourire bêtement.

 Les détails abondent mais n’alourdissent pas le dessin. Les nez de nos héros sont adorables. Les plans de rue aussi : Montréal semble tout prêt de nous et l’on voudrait pouvoir marcher avec eux. Parfois, et notamment pour « Paul en appartement », le travail des textures est très intéressant, comme avec ce canapé au rendu moelleux grâce aux ellipses de stylo à bille qui le composent.

Le scénario est gorgé de digressions et d’analepses. Pourtant, et c’est une grande réussite, l’on ne se perd jamais dans ce dédale de souvenirs. C’est la grande force de l’auteur et c’est probablement la première fois que je lis un ouvrage écrit de cette façon.

Ce qui m’a énormément touché, ce sont aussi les silences. Ces nombreuses cases sans bruit, où l’on prend son temps. Ce sont peut-être les cases que j’ai observé le plus lentement. Comme pour prendre le temps d’apprécier la scène et ses émotions.

Bon là, chacun se doute que j’ai dû renifler une ou deux fois en lisant. Pour ne rien vous cacher, c’est Paul à la pêche (oui, pourtant le titre ne laisse rien présager) qui m’a secouée à plusieurs reprises. On ne peut pas dire que cela arrive souvent, alors je me devais de le souligner.

Pour le reste, vous n’avez plus qu’à ouvrir l’un des neufs volumes de la série. Une seule page et vous ne pourrez plus vous en sortir.

Mise à Jour de la rédac : Michel Rabagliati sera présent au festival Lyon BD ce weekend (23 juin et 24 juin) pour des dédicaces:

  • Samedi 23 juin de 10h à 13 h : Hôtel de ville de Lyon (1°)
  • Samedi 23 juin de 14h à 17h : Fnac Forum (Bellecour, 2°)
  • Samedi 23 juin de 17h à 20h : Palais du commerce (Cordelier, 2°)
  • Dimanche 24 juin de 10h à 13h : Palais du commerce (Cordelier 2°)
  • Dimanche 24 juin de 14h à 18h : Hôtel de ville de Lyon (1°)
Vous n’avez aucune raison de le rater
Paul, de Michel Rabagliati via Anneemall

 

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