Entre les comptes d’Instagrammeuses fitness, les pdf de workout qui fleurissent partout, les applications d’entrainement à télécharger, les vidéos youtube de musculation et la démocratisation des coach perso… être encore abonné à sa bonne vieille salle de sport est-il complètement dépassé ?

Grande question et petite enquête.

 

 

 

Je dirai que le sport et moi, nous avons une relation suivie, mais timide.
Inscrite depuis 2011 dans la salle de sport de mon quartier, c’est-à-dire la plus proche possible de chez moi pour me motiver à y aller, je n’ai jamais su (pu, voulu, rayez la mention inutile) y aller 3 fois par semaine, comme le préconisent l’ensemble des gourous du sport. Minimum 1 fois, maximum 2 fois, voilà mon tempo risible, qui me coûtait tout de même plus de 50 € par mois.

Suite à un changement de propriétaire de la salle et un afflux de nouveaux inscrits qui m’ont largement – et littéralement- écrasés les baskets durant les cours collectifs, j’ai commencé à réfléchir un peu sur ma consommation sportive.

Pourquoi ne pas faire mieux et moins cher ? Ou plus malin ?

 

« Les choses pourries que l’on vit à la salle de sport » Merci Amy Schumer <3

 

Pour vous planter le décor,  je me considère comme la vraie-fausse sportive ultra classique.

Une persévérance en dents de scie, un boulot qui ne me permet pas (et tant mieux !) de sortir à 16h30 tous les soirs, une petite vie sociale que je souhaite conserver, un chat aussi important qu’un enfant et une tendance au binge-watching de l’ensemble des séries de Netflix + Hbo.
SECOUEZ.
Vous obtenez une personne qui a du mal à se motiver et qui n’a absolument pas envie de passer sa vie à la salle, ou se contraindre à aller toujours faire la même activité, chaque mardi soir de toute l’année.
Mais d’un autre côté, je vois bien que les années passent, que la pesanteur est là et il faut bien dire que j’ai un profil méditerranéen couplé à un profil jaitoutletempstrestresfaim et que je mange beaucoup trop pour mon activité quotidienne derrière un ordinateur, mais #noshame, nous sommes tous et toutes pareils.

Impossible de ne pas faire de sport d’autant que je comprends bien l’intérêt d’avoir une activité sportive pour sa santé (et vu mon domaine d’activité… je suis tout à fait au courant que c’est essentiel mes amis, je ne veux pas vous effrayer mais tout de même).

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J’ai donc enquêté pour voir comment faire du sport… sans forcément être abonné à une salle de sport.

Et figurez-vous qu’aujourd’hui, l’offre est pléthorique.

 

Instagram-motivation : une drogue qui n’a pas changé grand chose

Allez, si je vous dis #fitspo #fitspiration #fitness #abs #legday #squat #morningshape, vous voyez le tableau ?

Sur Instagram, la déferlante fitness n’a aucune limite. Le nombre de comptes dédiés est juste incroyable, notamment du côté du sexe féminin. Vous y trouverez à la fois des photo plutôt sexy (hé oh, on fait pas une série de 4×30 squats pour mettre un baggy hein) que l’on qualifiera « d’inspirantes » ou de « motivantes », des conseils nutrition et sport, des montage photos avant-après, des exercices en vidéos et des photos de visages rouges et luisant d’après séance.

Je ne m’en cache pas plus longtemps : j’adore ça. Ma consommation en est souvent boulimique.

 

 

Et finalement, quel intérêt ? Si regarder des liasses de billets ne nous aide pas à devenir riche, pourquoi regarder des corps musclés pourrait-il nous permettre de nous mettre au sport ?

Visualiser la réussite oui, mais c’est aussi visualiser l’échec : d’après une étude du Georgia College & State University and Chapman University, publié le 28 avril 2016 (et relayée par Konbini en français), ce type de consommation médiatique entraine en réalité des comportements excessifs et dangereux. Leur étude, pour la première fois, a permis de prouver une corrélation entre ce qu’ils ont appelé le « compulsive exercising » et la consommation de médias de type microblogging – sans citer Instagram, mais on imagine bien qu’il s’agit de cela-.

 

#MondayMotivation Une photo publiée par Valentina Lequeux (@valentinalequeux) le

Bon, effectivement, nous n’irons pas tous jusque là et ce sont surtout les adolescentes qui risquent de prendre de mauvaises décisions. Pour ma part, si cela me donne parfois des idées d’exercices de musculation à ajouter à ma routine, cela ne peut pas être mon outil d’accompagnement au quotidien pour garder une activité sportive. C’est juste un petit plus, que je consomme avec plaisir affalée dans mon canap’. Et cela permet de rendre justice à d’autres morphologies.

 

Le livret PDF : merci mais c’est vraiment pas fait pour moi

 

De l’américaine Kayla Itsenes à la bien frenchy Sonia Tlev, en passant par d’innombrables autres livres à imprimer moins personnifiés, le format ebook ou pdf à imprimer a surement été le grand gagnant de 2014/2015.

Pour 50 euros environ, un document vous décrit vos 3 sessions hebdomadaires de fitness, étalées sur 10 à 12 semaines. Le plus souvent il s’agit de petits dessins ou de minuscules photographies décortiquant le mouvement (des squats, des fentes, des burpees…), et l’on vous donne aussi le nombre de répétitions à faire.

Comme vous l’imaginez aisément, le pdf est un outil équivalent à un encéphalogramme plat.

On fini très rapidement par se lasser et à suivre en dilettante ces exos que je trouve en revanche bien pensés, mais manquant cruellement à la fois d’explications par exemple sur les muscles travaillés (moi, en tout cas, c’est pour ça que j’aime les livres) mais aussi d’échanges humains. Difficile aussi d’avoir des résultats avec des exercices seulement au poids de corps (c’est-à-dire sans achat de matériel type poids ou kettle bell), du moins de ma petite expérience.

kayla-itsenes-pdf-bikini-body sonia-tlev-pdf-top-body-challenge

Pour pallier à cela, ces gourous du fitness peuvent en revanche se targuer d’une base de fans assez incroyable, sur Facebook ou sur Instagram, où elles posent régulièrement des photos avant-après de leurs élèves assidues : 2,5 millions sur Instagram (en ajoutant ses abonnés sur ses 2 comptes) + 333 000 sur Facebook pour Sonia Tlev  et 5,4 millions sur Instagram + 7,4 millions sur Facebook pour Kayla Itsines, ce qui pour le moins motivant (ou démotivant, voir point précédent sur Instagram).

Pour ma part, j’en ai surtout retenu quelques exos phares, que je réinterprète à ma sauce.

 

L’application Smartphone : Test et Crash-test

 

Pourtant, sur le papier c’est alléchant : un vrai accompagnement, digital certes, mais un accompagnement quand même. La plupart des applications que j’ai téléchargées proposaient des exercices bien pensés mais… la plupart des applications étaient en freemium, qui ne permet l’accès qu’aux sessions d’exercices « faciles ». De quoi être vite arrêté dans son élan.

Néanmoins, si rien ne remplacera un programme sur mesure, l’application permet néanmoins de respecter un certain timing tout en voyant comment se fait l’exercice en direct. Gros pouce vert pour l’application SworkIt, qui se subdivise en applications dédiées en fonction des parties du corps à muscler (abdominaux, fesses) de chez Nexercice (la version Lite est tout à fait suffisante) ou Instant Butt (HAHA et alors et alors ? Ça vous fait marrer là au fond ?) par Azumio.

applications-sport-smartphone

 

Pour le coup, les exercices sont extrêmement bien explicités et vous pouvez choisir des programmes en fonction du temps dont vous disposez. Un bon support d’appoint en déplacement ou lorsque l’on a pas de matériel, qui permet aussi aux débutants de ne pas trop faire d’erreur lors de l’exécution des mouvements.

application-smartphone-fitness

 

Me, Myself and I

Courir autour d’un stade ou le long des berges, construire son propre programme de musculation hebdomadaire à faire seul à la maison… ce n’est pas que je ne veux pas, c’est que je ne peux pas; en tout cas ni de façon régulière, ni de façon pertinente.
Je m’ennuie, je m’ennuie…sauf que bien évidemment, c’est la seule méthode qui ne coûte rien et qui rassemble tout le monde. Je m’arrête là, je pense que vous connaissez assez.

 

Vidéos Fitness : c’est dans les vieux pots…

Étonnamment, les vidéos de fitness sont de loin ma toute première consommation sportive, hors du cadre scolaire et de mon entrainement hebdomadaire de basketball.

Dans la douce période du téléchargement illégal sur Kazaa, (on remonte en 2003 là) j’ai consommé un nombre impressiont de vidéo de fitness, que l’on trouve habituellement en DVD, avec nos amis Billy Blanks et son Taebo, Cindy Crawford mais aussi Kathy Ireland, à qui je vouais un culte.

LES légendes du Fitness
LES légendes du Fitness

 

Depuis, le St Youtube est arrivé et il est désormais très simple et très légal de faire son entrainement sportif via des vidéos.

D’ailleurs, j’en consomme encore pas mal aujourd’hui et avec plaisir. Mes 3 chaînes chouchous :

Fitness Blender
Sissy Mua
Popsugar (Fitness)

 

Le problème reste néanmoins que l’on est en réalité extrêmement seul, susceptible de mal faire les mouvements et la motivation retombe très vite, d’autant que le canapé n’est jamais bien loin. Et que Bonaparte se colle à moi dès que je fais des abdominaux, je ne sais pas pourquoi.

Là encore, il s’agit surtout d’un bon support d’appoint, ou pour se créer un programmer à exécuter en salle. C’est notamment grâce à Fitness Blender que j’ai découvert MON mouvement préféré pour les abdominaux : le Russian Twist. Phénoménal.

 

Crédits : Cosmopolitan.com

Le Coach perso : des nouvelles solutions dépoussièrent le genre

Le coach perso, c’était d’abord pour moi ce type de mec un peu trop musclé que seule Beyoncé et l’ensemble des Anges de Victoria’s Secret (je vous épargne les noms) pouvaient se payer.

 

Ca ne rigole pas du tout
Ca ne rigole pas du tout

Bien évidemment, comme souvent, je n’étais pas tout à fait dans le vrai et il s’avère le coach sportif perso possède en réalité de nombreux visages.

Preuve s’il en fallait  avec la start-up BeMySport qui propose sur Lyon de vous mettre en contact très facilement (et à prix réduit) avec des coach sportifs.
Le principe est simple : depuis la plateforme, vous dites le lieu, l’heure (de 6h à 23h, 7 jours sur 7) et l’activité et un coach sportif débarque à l’heure dite, que dis-je, en avance, sur le lieu de rendez-vous. Et votre session peut être partagée avec jusqu’à 3 autres copains / copines / collègues, pour faire descendre le prix. Le petit plus : c’est BeMySport qui contacte, par email, les personnes avec qui vous souhaitez partager la séanceet chacun paye sa part directement via le site internet.
En outre, chaque coach a été choisi et validé par la plateforme (pour en savoir plus sur BeMySport et ce nouveau mode de coaching sportif, une FAQ vous permettra de répondre à pas mal de vos questions)

 

bemysport-plateforme

Pour ma part, nous nous sommes retrouvés au Parc Blandan avec le gentil Maxime pour une session de circuit-training total corps très bien préparée et adaptée à notre niveau. Dips, fentes, corde à sauter, gainage, TRX, squat avec un p***** de medecine de 4 kilos (qui change toute la difficulté) et j’en passe. La session, contrairement à la majorité de mes entraînements personnels, a été démarrée par un échauffement bien comme il faut et un étirement sans aucun oubli.

 

Bemysport-coaching-sportif-lyon

Et après tout ces tests ?

Certains préfèrent courir sans but autour d’un stade, d’autres se rendre religieusement à leur cours hebdomadaire de yoga, tandis que certaines girouettes font le non-choix de profiter du maximum d’activités dans leur salle de sport. Rien n’est foncièrement mauvais ou parfaitement bon, le but reste de trouver, à l’image d’un chouette boulot, la façon de pratiquer un sport qui vous donnera VRAIMENT envie de préparer votre sac le matin.

Oubliez les 10 000 pas obligatoires par jourSlate nous explique très bien pourquoi cette jauge des 10 000 pas quotidiens n’a pas vraiment de sens.
Oubliez aussi les 45 minutes de cardio minimum obligatoires pour être en bonne santé : il suffit de se dépenser, d’une façon ou d’une autre, sans avoir besoin de transpirer 2 heures sur une machine de cardio.

 

Toujours abonnée à ma -nouvelle- salle de sport, de plus en plus en l’écoute de mes envies et de ce qui marche vraiment chez moi, je n’aurais jamais cru il y a encore 3 mois, et après 5 ans de sport, travailler mon dos et mes épaules sur des machines au nom fleuris  ou écrire mon petit programme de musculation comme une grande, à l’aide de certaines instagrammeuses ou youtubeuses.

Mais en réalité, c’est plutôt plaisant. Et cela fonctionne ! J’ai définitivement arrêté de me prendre la tête à essayer de courir (en vain) 50 minutes dans la souffrance.

Les nouvelles technologies, les nouvelles façons de faire du sport à disposition de tous, ont aussi permis à des milliers de personnes, qui avaient une vision complètement old-school (et avouons le, parfois pathétique) du fitness et de la musculation, de découvrir qu’en fait, c’était un monde tout à fait cool si on dépassait nos a-prioris. Et ce n’est que du positif, puisque cela permet à chacun de trouver la façon de faire du sport qui lui convient vraiment.

 

 

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