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Ce soir, avant de s’endormir, on va s’intéresser à une tout autre chose : Manger. Une institution.]

Manger à Chicago
On dit souvent (même s’il est probable que j’invente un adage) que la culture d’un pays ou d’une région se perçoit dans sa manière de manger. Une façon de dire que l’alimentation est un fait culturel.

A la fin des années 40, lors de l’avènement du plan Marshall, l’Europe est ainsi envahie de produits alimentaires américains.  Généreux donateur, le gouvernement d’Harry Truman veut à la même occasion asseoir son hégémonie ; celle-ci passera alors par l’assiette. Alors oui, nous connaissons tout ou presque. Coca-cola, le hamburger, les cupcakes ou les Oréo. Certains les détestent et crient à la malbouffe ; d’autres apprécient voire se délectent de cette nourriture qui, malgré ses calories, est toujours sincère et festive.

C’est alors surtout cela que je retiens ; un peu comme un enfant qui ferait ses premières crêpes au nutella, leur cuisine vient du cœur et veut donner du plaisir. Certes, vu comme ça, l’envie n’y est pas. Nous avons pourtant pu revisiter les classiques. Oubliez tout de suite l’enseigne au M majuscule : le hamburger aux Etats-Unis, c’est plus qu’un morceau de pain au sésame et un steak haché mal assaisonné. Pour cela, nous sommes allés à Bad Apple, un bar un peu sombre qui possède une belle carte de bières et de hamburgers, donc. Le choix fut difficile, mais nous avons tout simplement pris le sandwich éponyme, avec ses frites maisons, The Bad Apple Burger, pour 8 dollars.

Et c’est à partir de ce jour que je me suis mise à détester formellement le Mc Donald. Devant nous ce soir là, un hamburger fourni ; si grand qu’il était présenté coupé en sa moitié, ce qui permettait de pouvoir le manger comme il faut et sans en mettre partout. De belles frites en accompagnement et un coca, parce que la bière m’était interdite. Je pourrais écrire un livre sur cette interdiction d’alcool alors même que les adolescents ont le droit de conduire à 16 ans, ce qui, pour mon cas, est bien plus dangereux que de siroter une petite boisson alcoolisée. Soit. Nous étions en 2009, je n’avais pas encore 21 ans et depuis l’Illinois a abolit la peine de mort, mes rancœurs se sont donc dispersées dans l’air. La prochaine fois, je pourrais boire.

Le plat était trop copieux. Une sensation étrange de poids sur l’estomac qui reviendra souvent lors de notre séjour. J’étais trop « full ».  Sans dessert en plus. Une ignominie pour une personne qui ne rêve que de pâtisseries à longueur de journée.

Alors, bien entendu, je n’ai pas gouté de la grande cuisine. Pour autant, et peut-être me suis-je préservée, je n’ai rien mangé d’absolument mauvais. Juste des choses lourdes et en trop grande quantité le plus souvent. Voire des mets étranges, comme le thé glacé sans sucre, où la théine te monte à la tête et que tu souhaites seulement vomir ce que tu bois. Les protéines en trop grande quantité, avec une viande qui ne te rappelle aucun animal déjà rencontré. Ou la pizza de 75 cm de diamètre que tu manges en famille. Sans oublier une salade caesar qui a été avalée en trois jours, tant le saladier du restaurant était énorme (quelqu’un peut-il réellement manger cette quantité sans faire exploser son corps tout entier ?).  Des plaisirs d’enfant aussi, en fabriquant une glace sur-mesure, surmontée de smarties ou d’oursons en gélatine, tout en s’émerveillant devant sa cuillère qui change de couleur avec le froid. On en devient un peu bêbête et notre jugement s’adoucit. Si le plaisir est dans l’assiette, alors ils ont définitivement compris.

Via What makes the pie shops tick
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