De mon point de vue, la curiosité a toujours été un joli défaut. Ou une vilaine qualité, c’est selon.

Comme une petite flamme qui nous permet de nous dépasser et de nous forcer à toujours en apprendre plus.
Et à l’heure d’internet, je peux vous dire que tous les curieux de nature se masturbent la nuit en pensant à ces milliers d’informations qui les attendent là, derrière l’écran.

Sauf que parfois (et parfois même bien trop souvent) cette curiosité ne s’intéresse pas aux grandes choses du monde, mais plutôt à tous ces gens que nous côtoyons. Ca y est, vous voyez où je voulais en venir.
Nouveau voisin, camarade de classe ou collègue, ce sont eux qui deviennent les victimes de notre curiosité affamée.

Photo : Pinterest
Tous stalker ? Photo : Pinterest

Nous nous mettons alors insidieusement à les observer là où finalement, ils se dévoilent le plus : notre vieil ami internet.

Alors là, tout y passe : le blog, le Facebook et le Twitter deviennent des terrains de chasse extraordinaire où nous pêchons d’incroyables indices à ajouter à notre tableau de liège.

Montons un groupe de parole pour Stalker Virtuel Anonyme.
Nous partagerons nos techniques.

J’entends d’ici les culs serrés (attention c’est peut-être vous) « Ah mais oui mais non, moi je ne suis pas de cette veine-là, je n’ai pas la bassesse de stalker mes concitoyens, à vrai dire, je m’en fou ».
Sauf que qui-est-ce qui actualise toutes les 10 minutes le compte Twitter de ce Lyonnais / collègue / personnalité du monde politique / wannabee (rayez la mention inutile) ?
Toi et moi – et vous connaissez la suite-.

Dans une danse infernale, nous voici comme condamnés, ou presque, à suivre ces vies qui ne nous intéressent pas et à les commenter à voix basse, inlassablement.

Le stalking virtuel en devient une activité grisante, souvent éreintante, et toujours chronophage, qui malheureusement n’ira pas en s’améliorant, tandis que chacun tente d’augmenter sa visibilité en ligne.

Tous détectives, et même pas pour la gloire. C’est que l’activité est plutôt honteuse : à la fin, même si nos capacités d’investigation s’élèvent au rang de celles de la CIA, personne ne sera promu commissaire.
Et j’en suis la première attristée.

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